En Belgique, une plainte a été déposée contre un agent de train après avoir accueilli les passagers avec un « Goeiemorgen-Bonjour », c’est-à-dire en néerlandais et en français, alors que le train se trouvait à Vilvorde, sur le territoire flamand. Il aurait donc dû dire seulement « Goeiemorgen » et non « Bonjour ». Salutations de Belgique!
« Un voyageur a porté plainte contre moi et a contacté la Commission linguistique car peu avant d’arriver à Vilvorde, je suis entré dans un compartiment avec des passagers et j’ai dit ‘Goeiemorgen-Bonjour’. J’aurais dû dire ‘Goeiemorgen' », a expliqué Ilyass Alba sur son compte Facebook.
Officiellement, les lois linguistiques en vigueur depuis 1966 stipulent que le français n’est pas autorisé en Flandre, y compris à la gare de Vilvorde – tout comme le néerlandais n’est pas autorisé dans les gares de Wallonie.
Un train IC arrive en gare d’Eupen. Photo de : OD
Selon la SNCB, les deux langues sont autorisées en région bruxelloise. Cela vaut également pour la DG, où les passagers sont informés en français et en allemand. Les trains internationaux et les trains à destination de l’aéroport de Bruxelles sont annoncés en néerlandais, français, anglais et allemand.
La SNCB ajoute également qu’en cas d’annonce concernant la sécurité, le conducteur peut la faire dans différentes langues afin qu’elle soit comprise par la majorité des passagers. « Dans les régions bilingues, les deux langues doivent être utilisées, à commencer par la langue maternelle du conducteur du train. »
L’incident a immédiatement déclenché une discussion dans les cercles politiques. Pour le ministre fédéral de la Mobilité sortant, Georges Gilkinet (Ecolo), « la priorité des agents de bord de la SNCB est un accueil de qualité pour tous les voyageurs, en veillant à leur sécurité et en veillant à ce qu’ils soient bien et complètement informés. Et si cela se fait de manière chaleureuse et compréhensible, tant mieux.»
Un panneau d’affichage dans la gare de Liège-Guillemins. Photo de : OD
Gilkinet rappelle que de nombreux trains des Chemins de fer belges traversent plusieurs régions du pays, parfois d’une minute à l’autre, et sont empruntés par les touristes français et néerlandais. Comme la SNCB, il plaide également pour un assouplissement des règles.
« D’un point de vue commercial, entre autres choses, cela n’a pas de sens de ne pas les informer dans la langue qu’ils comprennent. Bien entendu, lors de l’information des passagers, la SNCB doit continuer à privilégier la langue des habitants de la zone dans laquelle elle opère. Cependant, je pense qu’il est tout à fait bienvenu qu’il fournisse également les informations dans d’autres langues, notamment dans les langues nationales, afin de fournir aux voyageurs la meilleure information possible.
En Flandre, l’idée d’assouplir les règles linguistiques n’est pas bien accueillie. Du côté du CD&V, cette vision des choses n’est pas du tout partagée. Pour le chef du parti Sammy Mahdi, cette application plus flexible des lois linguistiques est perçue comme un manque de respect pour la langue néerlandaise.
«Toute ma sympathie va au conducteur du train, qui avait certainement de bonnes intentions, mais en tant que secteur public, nous ne pouvons pas simplement abandonner nos lois linguistiques. Selon lui, un assouplissement des règles découragerait les nouveaux arrivants en Flandre d’apprendre le néerlandais.» (créer)