L’UE va-t-elle bientôt interdire de fumer à l’extérieur ? Des initiatives correspondantes de la Commission européenne et du Parlement européen le suggèrent – mais peuvent-elles réellement le faire ?
Interdiction de fumer dans les cafés en plein air, les piscines extérieures ou à la gare : ce qui est voté aujourd’hui au Parlement européen semble avoir un impact majeur sur les fumeurs. Mais est-ce réellement le cas ? Les questions et réponses les plus importantes :
– De quoi s’agit-il exactement ?
En septembre, la Commission européenne a recommandé aux États d’étendre les zones sans fumée, par exemple aux zones de loisirs extérieures pour les enfants, telles que les terrains de jeux publics, les parcs d’attractions et les piscines extérieures, ainsi qu’aux bâtiments publics, aux arrêts de bus et aux gares. Cela ne devrait pas seulement s’appliquer aux produits du tabac classiques, mais également aux nouveaux produits tels que les cigarettes électroniques.
– Pourquoi devrait-il y avoir davantage de zones sans fumée ?
« Chaque année, la consommation de tabac dans l’UE tue 700 000 personnes, dont des dizaines de milliers à cause du tabagisme passif », écrit la Commission européenne. L’objectif des recommandations pour un environnement sans fumée est d’exprimer la ferme détermination de l’agence à mieux protéger les personnes contre l’exposition à la fumée secondaire et aux aérosols.
La Commission européenne n’est pas seule avec ce programme. Même en dehors de l’Union européenne, la lutte contre le tabagisme devient de plus en plus acharnée. En Grande-Bretagne, par exemple, une loi antitabac stricte a récemment franchi le premier obstacle au Parlement.
Le projet stipule entre autres que toute personne née après le 1er janvier 2009 ne sera jamais autorisée à acheter légalement des cigarettes au cours de sa vie. De plus, les arômes sucrés des cigarettes électroniques devraient être restreints et leurs emballages revus pour les rendre moins attrayants pour les enfants et les jeunes.
– Pourquoi en parle-t-on maintenant ?
Ce jeudi, le Parlement européen veut voter une déclaration sur le sujet et la semaine prochaine, les États de l’UE devraient voter sur la proposition de la Commission.
Dans le projet de résolution du Parlement européen, les députés ont soutenu l’objectif de la Commission, mais ont critiqué, entre autres, le fait que l’autorité ne fasse pas de différence entre les produits du tabac classiques et les nouveaux produits tels que les cigarettes électroniques.
Les aérosols, principalement provoqués par les cigarettes électroniques, ne doivent pas être assimilés à la fumée de tabac, a demandé l’eurodéputé conservateur Peter Liese. « La e-cigarette contient de la nicotine et donc une protection stricte des mineurs est nécessaire. Cependant, pour les gros fumeurs, l’e-cigarette est un moyen de s’éloigner de la dépendance au tabac, c’est pourquoi les restrictions ne devraient pas être aussi strictes. En outre, certains députés craignent qu’une éventuelle interdiction de fumer dans les restaurants en plein air n’entraîne des dommages économiques.
– De telles interdictions de fumer s’appliqueront-elles bientôt en Belgique ?
Pas nécessairement. Les propositions et discussions actuelles au niveau de l’UE n’auront pour l’instant pas d’impact immédiat sur la Belgique. Parce que : la proposition de la Commission européenne n’est qu’une recommandation et la résolution du Parlement européen n’est qu’une déclaration d’intention.
Rien de tout cela n’oblige directement la Belgique. Et même si les États membres de l’UE acceptent la proposition de la Commission la semaine prochaine, cela ne signifie pas nécessairement que de telles interdictions de fumer seront appliquées partout. La raison en est que les États membres sont seuls responsables de la politique de santé.
– Combien le tabagisme coûte-t-il à la société ?
« Les nombreuses maladies et décès causés par le tabagisme coûtent au système de santé et à l’économie 97,24 milliards d’euros par an », écrit le Centre de recherche sur le cancer (DKFZ) dans l’Atlas du tabac 2020. Pour y parvenir, il faudrait qu’un paquet de cigarettes coûte 22,80 euros. compenser les coûts directs et indirects du tabagisme. Selon le DKFZ, des chiffres plus récents ne sont pas disponibles. Selon les informations du ministère fédéral des Finances, l’État a reçu 14,67 milliards d’euros de la taxe sur le tabac en 2023.
Dans une étude publiée en 2015, des économistes sont parvenus, entre autres, à la conclusion que le fait que les fumeurs meurent en moyenne plus tôt soulage le système de retraite et les contribuables. (dpa)