Parce qu’il a rejeté une loi libérale sur l’avortement, le pape a recommandé le roi Baudouin de Belgique comme modèle. Dans ce contexte, François a toutefois suscité des critiques lors de sa visite en Belgique en septembre.
Le pape François poursuit la béatification du roi Baudouin des Belgique. L’autorité compétente du Vatican a créé mardi une commission d’experts chargée de collecter et d’évaluer des documents sur la vie de Baudouin (1930-1993), écrit l’agence de presse catholique (KNA).
Lors de son voyage en Belgique fin septembre, François a annoncé de manière surprenante qu’il ouvrirait un procès ecclésiastique pour la béatification du monarque. « Que son exemple d’homme de foi éclaire les membres du gouvernement. Je demande aux évêques belges de s’engager à faire avancer cette cause », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de clôture de sa visite de trois jours au Stade Roi Baudouin de Bruxelles.
29 septembre 2024, Belgique, Bruxelles : le pape François tient la Ferula tout en présidant la messe du dimanche au stade Roi Baudouin. Photo : Andrew Medichini/AP/dpa
Baudouin, roi des Belges de 1951 à 1993, a refusé de signer une loi libérale sur l’avortement en avril 1990 parce que, en tant que catholique, il ne parvenait pas à la concilier avec sa conscience. Le gouvernement l’a donc déclaré inapte à gouverner à sa propre demande et a assumé la fonction de chef de l’Etat conformément à la constitution.
Après que tous les membres du gouvernement eurent signé la loi, Baudouin fut déclaré apte à gouverner à nouveau le 5 avril 1990. Son geste avait alors fait sensation dans toute l’Europe.
L’avant-dernier jour de sa visite en Belgique, le pape François s’est rendu sur la tombe du roi en compagnie du roi Philippe et de la reine Mathilde et a salué le courage de Baudouin dans son opposition à une loi « meurtrière ». Dans le même temps, François a appelé les Belges à s’inspirer de Baudouin à l’heure où de nouvelles « lois pénales » ont été introduites.
Dans le vol de retour de Bruxelles à Rome, François a de nouveau qualifié l’avortement de meurtre et a qualifié les médecins qui le pratiquaient de « tueurs à gages ». Il avait déjà utilisé ce choix de mots à plusieurs reprises, mais cela a déclenché début octobre une crise diplomatique entre la Belgique et le Vatican. Alexander De Croo a déclaré à la Chambre des représentants belge : « Le fait qu’un chef d’État étranger fasse cela. un discours concernant les lois de notre pays est totalement inacceptable.