Le succès ou l’échec des négociations de coalition ne dépend pas uniquement des aspects politiques des partis ; les relations personnelles entre les partenaires de négociation jouent également un rôle majeur.
L’importance des relations personnelles est démontrée par les discussions visant à former une coalition dite de l’Arizona en Belgique entre la N-VA, le MR, le Vooruit, le CD&V et Les Engagés.
L’ambiance parmi les négociateurs n’est pas des plus favorables en ce moment car certaines déclarations insultantes faites vendredi par le président du MR, Georges-Louis Bouchez, en ont choqué plus d’un.
Les tensions ont atteint leur paroxysme lorsque Bouchez et le ministre sortant des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) ont échangé des coups verbaux. «Je veillerai personnellement à ce que vous ne redeveniez pas ministre», aurait dit Bouchez à Van Peteghem. Selon plusieurs témoins, d’autres allégations auraient été faites.
« Cela ne doit plus se reproduire. On peut être dur, mais toujours avec respect. Il faut s’attaquer aux idées, pas aux gens», a déclaré Sammy Mahdi, président du CD&V, qui a fermement condamné les propos offensants échangés vendredi.
Le chef du gouvernement Bart De Wever (N-VA) n’a pas caché son scepticisme. « Cinq ans avec cet homme ? «Je ne suis pas la bonne personne pour cela», aurait-il déclaré – assez fort pour être entendu, comme le rapporte le journal Het Nieuwsblad.
Le climat s’est considérablement refroidi depuis vendredi. De son côté, Bouchez doit se demander si de telles hostilités sont encore durables dans les négociations sur la formation d’une coalition qui devrait durer cinq ans, ce qui ne peut se faire sans compromis.
Les pourparlers ont été suspendus tout le week-end, permettant uniquement la réalisation de travaux techniques. « L’optimisme prudent qui s’exprimait jusqu’à vendredi a disparu », a déclaré un participant à la réunion. Certains estiment que de tels conflits font partie du jeu politique, d’autres soulignent que les attaques personnelles sont rares.
Lundi soir, l’ambiance s’était quelque peu calmée. Jusqu’à 22 heures, les négociateurs ont parcouru la nouvelle note du constructeur gouvernemental De Wever et ont parlé d’abord de l’emploi, puis de la consommation et du pouvoir d’achat et enfin des impôts, un sujet particulièrement sensible.
« Il y a encore beaucoup à faire », ont reconnu les participants. Les négociations se poursuivront après Noël pour donner aux dirigeants gouvernementaux le temps de respirer et, espérons-le, les tensions pourront être réduites.
Le roi Philippe avait récemment renouvelé le mandat de De Wever pour former un nouveau gouvernement fédéral. Le roi espère qu’« une avancée décisive » dans la formation d’un gouvernement pourra être réalisée au début de la nouvelle année, a rapporté le palais.
De Wever a donc informé le roi que les négociateurs avaient progressé dans plusieurs domaines. Le 7 janvier, De Wever doit comparaître à nouveau devant le roi pour faire son rapport. (créer)