Comment négocier avec votre enfant, selon un expert en négociation

Nos enfants savent appuyer sur tous nos boutons. Voici comment rester calme.

Comme tous les parents le savent, les enfants sont de grands négociateurs qui savent identifier (et capitaliser) vos faiblesses. « Les enfants sont extraordinaires pour capter les signaux », a déclaré Gaëtan Pellerin, expert en négociation et auteur du livre « Mindful NEGOtiation : Becoming More Aware in the Moment, Conquering Your Ego and Get Everyone What They Really Want ».

Avec vos enfants, les négociations sont rendues encore plus compliquées par votre lien émotionnel et la nature parentale 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, où il n’y a pas de pause. Même dans le meilleur des cas, la négociation est une épreuve très stressante et rapide, qui peut toucher certaines de vos insécurités les plus profondes.

Comme l’écrit Pellerin dans son livre : « La (N)négociation n’a rien à voir avec la rationalité. Tout est question d’émotions. Une négociation réussie ne nécessite pas seulement de l’intellect, du talent, des compétences et de la formation… elle nécessite également la capacité de gérer les émotions en temps réel.

Lorsque vous vous retrouvez à négocier avec votre enfant, qu’il s’agisse de l’heure du coucher, des devoirs, des pitreries en classe ou de l’un des millions d’autres problèmes qui surviennent au cours de la journée, le plus difficile peut être de contrôler votre frustration, votre colère, votre exaspération ou peur. Pour avoir plus de contrôle sur ces émotions, Pellerin conseille de développer la pleine conscience afin de mieux comprendre ses émotions.

Pourquoi les négociations avec vos enfants sont tellement plus difficiles

Contrairement au travail, où nous n’avons pas que Il y a beaucoup de lien émotionnel avec nos collègues, mais la parentalité est aussi intense que possible. Nous aimons nos enfants et nous voulons ce qu’il y a de mieux pour eux, mais cet amour est lié à beaucoup de peur et d’insécurité.

«Élever des enfants et négocier avec eux, c’est très émouvant», a déclaré Pellerin. « Les enfants sont là pour explorer le monde, ils sont poussés à repousser les limites, ils ont besoin de se séparer de maman et papa, mais ils ne veulent pas être seuls. »

Bref, les enfants veulent être indépendants. Mais ils veulent aussi être aimés et acceptés tels qu’ils sont. « En tant que parents, c’est un défi, car lorsqu’ils s’éloignent de nos limites, cela semble personnel », a déclaré Pellerin.

C’est encore plus compliqué si l’on considère combien de nos actions et réactions sont inconscientes, découlant de certaines des façons dont nous avons nous-mêmes été élevés. «Malheureusement, nous faisons ce que nos parents nous ont fait, ce que leurs grands-parents leur ont fait», a déclaré Pellerin. « C’est la partie la plus difficile. »

Comment retrouver un peu d’objectivité dans le feu de l’action

Lorsqu’il s’agit de négocier avec votre enfant, surtout les jours où vous êtes épuisé ou où votre enfant continue de faire quelque chose malgré vos ordres répétés et de plus en plus désespérés, il est important de trouver un moyen de regarder la situation de manière objective.

Il y a souvent un écart entre ce que nous pourrions conseiller à un autre parent de faire et ce que nous faisons dans le feu de l’action. Pour mieux trouver cette objectivité, Pellerin a développé une méthode qu’il appelle la méthode C4U, qui consiste en connexion, curiosité, compassion et changement.

Connexion

La première étape, comme le souligne Pellerin, consiste à comprendre pourquoi vous réagissez comme vous le faites, ce qu’il décrit comme étant de trouver un moyen de se connecter avec vous-même. Lorsque quelque chose se produit et que vous réagissez de manière surprenante ou sous-optimale, prenez ensuite un peu de temps pour réfléchir à ce que vous pensiez et aux raisons pour lesquelles vous auriez pu penser de cette façon.

Par exemple, si vous vous sentez bouleversé parce que votre enfant ne vous écoute tout simplement pas, qu’est-ce qui a motivé cette réaction ? Avez-vous été contrarié à cause d’un manque de respect perçu ? Ou étiez-vous bouleversé à cause de quelque chose d’autre qui se passait dans votre vie ?

Curiosité

La deuxième étape consiste à être curieux de connaître vos émotions. Quelles sont les émotions qui motivent vos réactions ? En tant que parents, nous avons de nombreuses craintes à l’égard de nos enfants, dont certaines sont fondées, d’autres non.

Par exemple, si vous êtes contrarié que votre enfant ait obtenu un C sur un papier, est-ce parce que vous avez peur que cela devienne une habitude ? Ou y a-t-il une autre raison ?

Compassion

Pellerin conseille également de développer un sentiment de compassion envers soi-même. Être parent est difficile, et il y aura toujours des jours où vous réagirez d’une manière que vous ne souhaitez pas. Lorsque cela se produit, il est important d’avoir suffisamment d’auto-compassion pour pouvoir réfléchir à ce qui se passe. « Est-ce que je me comporte pour les autres ? dit Pellerin. « Ou est-ce que je me comporte comme on m’a appris ? »

Il y aura toujours des gens qui jugeront vos actions en tant que parents. L’important est de trouver ce qui fonctionne pour vous et votre famille.

Changement

Cultiver la pleine conscience est un moyen de comprendre ce que vous faites afin de pouvoir changer pour le mieux. « Et si je ne réagis pas de cette façon ? Y a-t-il une autre façon de réagir ? Pellerin suggère que nous nous posions la question.

Si votre enfant ne vous écoute pas, c’est peut-être parce qu’il a des problèmes de concentration ou qu’il est contrarié par quelque chose. Si votre enfant a obtenu un C à un devoir, c’est peut-être parce qu’il a de véritables difficultés à l’école. Si vous êtes capable de contrôler vos émotions dans le feu de l’action, cela peut ouvrir des possibilités pour comprendre ce que fait votre enfant et pourquoi, et laisser plus de place à une solution qui fonctionne pour tout le monde.